Avec le début de la première guerre mondiale,
le Canada passa une loi afin de neutraliser tous les européens venus d’Europe
orientale. Même s’il n’y avait jamais eu la moindre preuve de leur déloyauté,
ces gens furent internés dans 24 camps à travers le Canada. Certains de ces
camps étaient situés dans des villes, dans des bases militaires et comme Spirit
Lake dans le milieu de nulle part.
Donc entre 1914 et 1920, des milliers de
canadiens ukrainiens et d’autres Européens furent injustement emprisonnés en
tant que ‘’ressortissants de pays ennemis’’ au cours des premières opérations à
l’échelle nationale d’internement au Canada.
Spirit Lake était situé dans le fin fond de l’Abitibi, accessible seulement par chemin de fer et a
fonctionné du 13 janvier 1915 au 28 janvier 1917. C’était en fait un camp de
concentration avec son personnel militaire, son mess des officiers,
boulangerie, hôpital, baraques etc.
Si on a encore des traces de ce camp c’est qu’il
est situé à La Ferme, site d’une grande école d’agriculture administrée par des
religieux. Cette école n’est plus en opération.
Spirit Lake est unique, car c’était le deuxième
plus important camp au pays avec 1200 détenus à majorité ukrainienne. C’était
aussi un des deux seuls camps accueillants des familles. Les maris étaient
hébergés dans des baraques entourées de barbelés et les familles vivaient dans
des petites cabanes en bois. Le camp avait aussi son cimetière. On ne peut le
visiter car il est sur un terrain privé et le propriétaire en interdit l’accès.
L’église sur le site a été reconvertie en
musée, elle a été aussi bâtie après la fermeture du camp avec des blocs de
pierre venant du camp de prisonniers. Un seul prisonnier a tenté de s’évader,
il a suivi le chemin de fer et éventuellement a croisé la cabane d’un
abitibien. Ce dernier, le voyant venir sur la voie ferré l’a abattu sur le
champ. Les abitibiens sont plus recevant de nos jours.
Spirit Lake est considéré comme l’un des pires
camps du canada, à cause de sa location du froid des hivers abitibiens, des
cabanes mal isolées, des familles qui avaient peu à manger. Aujourd’hui, on
réalise que beaucoup de ces gens ont souffert de conditions post traumatiques à
la suite de leur internement. Mais comme ce terme n’existait pas en ces temps,
ces gens ont fini leur vie de façon plutôt misérable suite à leur libération.
1 commentaire:
Vous nous en apprenez des choses! Vraiment une page noire d'histoire!
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