On quitte
de bonne heure et on passe par la campagne, c’est-à-dire la vraie, par les
chemins de terre, pour se rendre à notre premier site de visite le
Head-Smashed-In Buffalo Jump. On est en pleine saison de récolte. Ici, on fait
ça en grand, de grosses combines et de très gros camions font le travail. C’est
un coin très venteux donc on a installé des fermes d’éoliennes. On a aussi
construit des barrages pour irriguer les fermes et fournir les villes. Ces
nouveaux lacs servent aussi au tourisme, pour la pêche et la navigation. Le
réservoir que l’on croise à 23 milles de long. L’eau sert aussi à abreuver les troupeaux de bœufs.
On arrive
finalement au site de Head-Smashed-In Buffalo Jump (HSIBJ). Le centre à 5
étages, est intégré dans la montagne, et
est une reconstitution grandeur réelle du précipice à bisons que l’on peut voir
dehors. La reconstitution montre la hauteur réelle, car dehors, il y a une
perte de 10 mètres de hauteur dû aux accumulations d’os dans les dernières 5,500
années. On y parle aussi de la culture des Blackfoot, des indiens qui vivent dans
la région depuis 11,000 ans et dont la vie était dépendante du bison.
HSIBJ est
le plus vieux et le mieux conservé des précipices de chasse au monde. En 1981,
il est devenu partie du Patrimoine Mondiale de l’UNESCO. Il y a plusieurs
façons de chasser le bison, Mmis le précipice est de loin la plus efficace. Ce
site est le plus important répertorié à date et le parfait précipice.
On l’a
utilisé de 3,600 avant J.C. à 1850, près de 5,500 années. Pour des raisons
inconnues, il y a une période de 1,000 an, ou il n’a pas été utilisé. Le bison
est la source de vie des indiens Blackfoot. Ils utilisent la peau pour leurs
tipis, leur linge, la viande fraiche et séché et font du pemmican pour l’hiver,
un mélange de viande séchée, de petits fruits et de graisse animale. Il utilise
presque tout du bison, les cornes pour faire des verres, la bouse pour se
chauffer, la queue pour une tapette à mouche, les os pour des outils, rien ne se perd.
Après la
presque extermination des 50 millions de bisons, en 1884, le quart de la tribu
soient 600 indiens sont morts de faim. Il y a maintenant 15,000 Blackfoot qui
vivent dans le coin sur une réserve. On a exterminé le bison en le tirant pour
le plaisir à partir des trains, pour nourrir les travailleurs des chemins de
fer, mais principalement pour son cuir, pour en faire des courroies pour les
usines de l’est des E.U. On se servait aussi de ses os à cause du phosphate
pour les engrais et faire des munitions.
Dans le
cinéma du centre on présente un excellent film qui reconstitue la chasse. C’est
fait avec des simulations d’ordinateurs et aucun bison n’est blessé. C’est par
contre très bien fait. Voici finalement comment se faisait la chasse. A l’automne,
lorsque les troupeaux se préparaient à se rendre dans leurs pâturages d’hiver,
les chasseurs indiens surveillaient le troupeau. Quand il était à environ 8 km
du précipice, on se préparait pour la grande chasse. Tout le monde participait,
de 400 à 500 personnes. La première chose à faire était de préparer un couloir
avec des cairns en pierre ou on plantait des branches.
Ce couloir
rapetissait et devenait un entonnoir près du précipice. Les bisons ne voient
pas bien, mais ont un très bon pif. Les chasseurs pouvaient les approcher en se
déguisant avec des peaux de loups/coyotes et les pousser tranquillement vers le précipice. Les bisons sont habitués à
voir des loups et des coyotes. Des jeunes chasseurs, s’habillaient avec des
peaux de jeunes veaux, et imitaient le gémissement du veau perdu. Le troupeau
est essentiellement composé des femelles, des jeunes veaux et de jeunes bisons.
Les mâles, laissent le troupeau après la saison des amours.
Les
femelles réagissent à ces cris de veaux perdus et suivent le son du
gémissement. Il y a toujours une femelle chef qui mène le troupeau. A mesure
que le troupeau se rapproche du précipice et que les couloirs deviennent un
entonnoir, les gens de la tribu, de chaque côté de l’entonnoir, avec de grandes peaux font un bruit d’enfer
pour apeurer les bisons. C’est là que le stampede débute. Les bisons effrayés
se mettent à courir à pleine vitesse, ils peuvent atteindre 50 km à l’heure. Les
jeunes chasseurs qui font les veaux à l’avant ont intérêt à sortir du couloir.
Les bisons en
avant ne verront le précipice qu’à la toute dernière minute, et c’est là qu’il
y aura un grand carambolage et des centaines de bisons seront poussés dans le
précipice. Ils tombent d’une hauteur de 30 mètres et les premiers se tuent, les
autres se blessent et les chasseurs iront les achever.
Le nom de
HSIBJ vient du fait qu’un jeune chasseur voulait voir les bisons tomber, il s’est
placé sous la falaise dans une crevasse comme si les bisons étaient une chute d’eau,
mais malheureusement ils sont tout de même tombés sur lui. On l’a retrouvé
mort, le crâne fracassé sous les bisons.
Aussitôt
les bisons dans le précipice, on allait les achever et on faisait boucherie sur
le site. On peut d’ailleurs aller marcher ce sentier. Juste en bas du
précipice, on trouvait une source d’eau et une petite rivière ou on pouvait s’abreuver
et laver les pièces de viande. Tout le monde mettait l’épaule à la roue. On
devait faire le travail rapidement pour ne rien perdre. Comme on se servait de
presque tout, dans les 30 mètre de profondeur ou on trouve des os de bisons, ce
sont seulement des fragments, des pattes et des mâchoires, car il n’y a pas de
viande ou de gras dans ces parties. Tous les autres os étaient cassés pour en
extraire la moelle.
On faisait
bouillir les os pour la graisse, sécher la viande et on faisait du pemmican. On
déménageait tout ça un peu plus bas, sur le bord de la rivière, ou étaient situé le camp pour l’hiver. Un
bison pouvait nourrir, aider à habiller,
et à abriter une famille de 8 personnes pour l’hiver.
Le site est
une situation idéale avec la plaine, l’eau, le précipice et le site pour le
camp d’hiver.
Sur le
retour, on arrêtera visiter le premier temple mormon bâti en dehors des E.U. On
a pris 10 ans entre 1913 et 1923 pour le construire. Il est en blocs de granit
de 3 pieds d’épais provenant de Nelson au
BC. Il est énorme et a la forme de la croix de Malte. Il est l’un des 8 temples
qui n’ont pas d’ange de Moroni au-dessus et un des 3 temples dans le monde qui
n’ont pas de clocher.
On va consacrer
de nouveau celui de la rive-sud de
Montréal en novembre, et il sera ouvert au public probablement en octobre. Avis
aux intéressés, aussitôt qu’un de ces temples est consacré, il faut être mormon
et avoir atteint un certain niveau pour y pénétrer. J’aimerais bien aller le
visiter.
Il y a
beaucoup de mormons dans le coin sur de très belles fermes. Une très belle
journée avec 30 degrés Celsius, la plus chaude de notre voyage. Demain, on se
rendra à Medicine Hat pour visiter mon cousin Daniel Fournier et payer mon dû
étant donné qu’il est le gagnant du petit concours du Yak.
1 commentaire:
C'est vraiment indécent cette extermination du bison!
Très bonnes explications de ce précipice à bisons. Les autochtones ont le mérite de tout utiliser quand ils tuent l'animal.
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