Voyage en Alaska, Mercredi 5 Aout 2015, Jour 66, Vancouver, Colombie-Britannique.

Comme on a couché au Historic Hat Creek Ranch, nous serons parmi les premiers visiteurs à l’ouverture. La maison Hat Creek a été établie en 1861, ça commencé par une petite cabane en bois rond qui accueillait les voyageurs et ça s’est développé jusqu’en 1901 pour devenir un relais de diligence. C’est le dernier relais de ce genre qu’il nous reste et l’un des plus grands qu’on ait connu sur la route de convois de wagons au Caribou.

Aujourd’hui, on offre le gite aux visiteurs dans des covered wagons, tentes, et petits chalets.  Le site comprend aussi un Centre d’interprétation des peuples autochtones. On y trouve des séchoirs pour la viande et le poisson, un Kekuli, qui est une maison fosse. C’est une hutte d’hiver des premières nations Shuswap. Contruite à moitié dans le sol, la hutte était utilisée à partir de la fin de l’été jusqu’au printemps. Sa taille pouvait varier selon la grandeur de la famille qui y vivait. Un Kekuli typique pouvait accommoder entre 25 et 30 personnes d’une famille. Les adultes couchaient à gauche, les enfants à droite et les ainés au milieu. Le milieu est toujours plus chaud. Les femmes et les enfants entraient par le petit tunnel, les hommes par le toit et descendaient au moyen d’un gros billot dans lequel on avait sculpté des marches.

Il y avait un gros trou jusqu’à 4 pieds de creux dans le centre pour le feu. Autour du feu, on travaillait ou racontait des histoires pour passer le temps. En été, ces peuplades voyageaient beaucoup. Ils se faisaient de petites tentes à partir de ce qu’ils trouvaient dans la forêt. Les petites tentes en écorce de cèdre étaient populaires car le cèdre repousse les insectes.

Les sueries (sauna) étaient utilisées par beaucoup de peuples autochtones pour nettoyer le corps et l’esprit de façon naturelle. Des roches volcaniques étaient ramassées et réchauffées à des températures extrêmes. La tente de suerie était construite de branches de saules rouge et jaune pour faire un dome, puis était couverte avec des branches de sapin et de peaux de chevreuil. Les roches étaient placées dans le centre ou une fosse était creusée. Puis quand tout le monde était installé, l’entrée était fermée et l’eau était versée sur les roches chaudes pour produire de la vapeur nettoyant l’huile sur la peau et la saleté des pores. C’était une occasion pour prier et demander des choses à leur Dieu. Mais contrairement aux blancs, ils ne demandaient jamais des choses matérielles, comme gagner la loterie.

Le coté ranch, nous présente une belle grange datant de 1893, tout en bois rond, qui hébergeait les lourds chevaux de trait. Ces chevaux tiraient les lourds wagons sur la route Caribou. On pouvait mettre les wagons en tandem. Pour chaque wagon, on pouvait avoir de 4 à 8 chevaux, dépendant du poids. Le conducteur de ce train, marchait à côté de la wagon. Il y avait un frein sur le côté en cas d’urgence. C’est probablement la seule wagon qui n’avait pas de siège pour le conducteur.

Il y a beaucoup de bénévoles qui travaillent dans ce centre, on rencontre deux jolies petites jumelles et leur grand-mère qui s’occupent de la cuisine. Dans ces auberges, il y avait une tablée pour les travailleurs et pour les invités. La vaisselle des invités était de la porcelaine d’Angleterre, qui prenait un an à arriver en Colombie-Britannique. Pour la protéger lors du transport, on mettait tous les couverts dans des barils de mélasse. À l’arrivée, on les sortaient et on mangeait la mélasse. Les cowboys jouaient aux cartes pour se relaxer et prenait un petit verre. Le cowboy gagnait 1 dollar par jour et un verre de boisson coutait 25 cents. C’est là qu’a été inventé le shot glass. Quand le cowboy était cassé, il donnait une cartouche au barman pour obtenir un petit verre d’alcool. Une cartouche en anglais c’est une shot.

Venu le temps de la paie, le cowboy rachetait ses cartouche mais au prix de 50 cents. Le port du revolver ou pistolet était interdit en Colombie Britannique, exception : ton lieu de travail, c’est sûr que le chercheur d’or qui prospecte dans une rivière doit la partager à l’occasion avec un ours.

Sous les tables de carte, il y a un petit endroit de remisage avec une porte qui se barre. C’est là que les plus riches joueurs de carte remisaient leur bouteille de boisson. De cette façon, ils pouvaient prendre une pause sans se faire vider leur bouteille.

Dans la salle de toilette des cowboys, il y avait un petit bain en tôle, on ne changeait l’eau qu’une fois par jour. Donc le cowboy avait intérêt à prendre son bain dans les premiers. Le thé était produit en barre. On compressait les feuilles de thé en une barre qui était beaucoup plus facile à transporter. On égraine la barre et une pincée de graine donne une bonne tasse de thé.

Semble qu’on peut encore acheter le thé de cette façon. A vérifier dans le quartier chinois de Vancouver. On a encore des diligences du temps. Sur le site, on peut faire un tour de diligence. Aussitôt notre visite terminé, il s’est mis à pleuvoir et on a pris la route. Il pleuvra toute la journée. Nous avions l’intention d’arrêter au Hells Gates Airtram, mais avec la pluie on passera.

Ce fut une bonne journée, un bon défi de parcourir la partie Cache Creek jusqu’à Hope. Petite route sinueuse, étroite, avec beaucoup de côtes, pourtant c’est la transcanadienne, et tout ça sous une bonne pluie.

À 70 kms de Vancouver, on subissait déjà des ralentissements de circulation. Tout compte fait, la traversée de Vancouver s’est bien passée. Le dernier 1,5 km a été à pas de tortue. C’était l’heure du souper et les gens reviennent chez eux. 

On est bien content d’être installé et de ne pas tirer la caravane pour 1 semaine. On espérait ne pas avoir de problèmes pour ne pas manquer notre rendez-vous de dimanche. Cela nous donne trois jours de répit pour se préparer à recevoir notre fille et petite-fille. Ce n’est pas trop car la liste des choses à faire est longue.

Vancouver est une très belle ville, propre, verte et très culturelle. Pas étonnant qu’elle soit parmi les meilleures villes au monde en ce qui concerne la qualité de vie. Seul problème le coût de la vie. Selon la radio,  le coût des maisons a augmenté de 11% durant la dernière année.