On quitte
le camping pour 9h, il fait 10 degrés Celsius et la journée s’annonce ensoleillée.
On visitera le Little Bighorn Battlefield National Monument au Montana. Ça fait
longtemps que cette visite est sur ma Bucket List, mais dans le passé c’était
toujours trop loin, en dehors de notre chemin.
Le site est
situé sur une réserve indienne et couvre un assez grand territoire. Il y a eu
environ 8 kim entre les différentes batailles. En 1868, on signait le Traité de
Fort Laramie. Dans ce traité, le gouvernement américain donnait aux indiens de
grands territoires et s’engageait à les protéger des hommes blancs. Pour le
gouvernement, il valait mieux nourrir les indiens que de les combattre. Tuer un
indien dans une guerre coutait 1 million de dollars.
Par contre en 1874, on a découvert de l’or dans
les Black Hills qui étaient en plein centre du territoire indien. L’armée a
bien essayé de garder les blancs à l’extérieur de ce territoire mais sans
succès. Le gouvernement a essayé d’acheter ces terres. Comme c’était des terres
sacrées pour les indiens, ils ne voulaient pas vendre. Les chercheurs d’or ont
envahi les territoires ne montrant aucun respect. Ils ont été suivis par des
colons, eux aussi ne connaissaient pas les coutumes indiennes. Les indiens ont
commencé à attaquer et à tuer ces groupes.
En 1875, le gouvernement a avisé les indiens qu’ils
devaient être dans les réserves avant le 31 janvier 1876, sinon, ils seraient
considérés comme hostiles et qu’on enverrait l’armée. Les indiens n’ont pas
écouté et le gouvernement a envoyé l’armée.
En fait tout ce que les indiens voulaient c’était
de continuer à vivre comme ils l’avaient toujours fait, chasser le bison et
conserver le mode de vie nomadique. Ce fut un choc de culture inévitable.
Sitting Bull était un grand chasseur et
guerrier, un chef politique et spirituel. Un grand sage qui était très éloquent.
Il a réussi à rassembler toutes les tribus indiennes pour s’opposer à l’expansion
des blancs dans l’ouest. Son discours disait que les indiens étaient bien fous
d’échanger leur liberté contre un morceau de bacon gras, des biscuits, du sucre
et du sel. Après la bataille, il s’est enfui au Canada et est retourné aux États-Unis
5 ans plus tard pour se rendre aux autorités. Il a été tué par la police
indienne.
De l’autre côté, le Lieutenant-colonel George
Armstrong Custer était un gradué de l’école militaire de West Point, un vétéran
de la guerre civile américaine. C’était un officier de la cavalerie qui avait
gagné presque toutes ses batailles contre l’armée sudiste. C’était un héros, il
avait hérité du surnom Custer Luck. Durant la guerre de Sécession, il n’avait
été blessé qu’une seule fois par un éclat d’obus, par contre 11 des chevaux qu’il
montait ont été tués.
Le 25 juin 1876, les États-Unis fêtaient leur
centième anniversaire à Philadelphie lors d’une exposition universelle. En même
temps aura lieu la bataille de Little Bighorn ou 262 soldats américains seront
tués par les indiens. Ce fut tout un choc pour les américains.
Trois groupes de l’armée américaine se dirigeaient
vers le village indien de Little Bighorn. Custer avait 600 cavaliers, il a
divisé son groupe en trois. Il a été le premier à trouver le village.
Entretemps les indiens ont attaqué les deux autres groupes, les empêchant de
rejoindre Custer. Custer s’est retrouvé coincé avec 210 hommes, attaqués par
des milliers d’indiens. Les guerriers indiens étaient jeunes, la moyenne d’âge
22 ans. Ils ont attaqué sans relâche, comme des vagues qui frappent un rocher.
Ils étaient une redoutable machine de guerre,
ne perdant qu’environ 100 guerriers dans toute la bataille. On a pu
reconstituer la bataille à partir des corps des soldats abandonnés sur le site.
Par contre, les indiens ont rapporté leurs corps, pour les inhumer ailleurs.
Du coté des soldats on a pu faire des toiles du
Last Stand, on peut voir les héroiques soldats se battant. Mais, on n’a jamais fait de toiles lorsque la bataille
était finie. On ne voit jamais de toile sur laquelle les soldats auraient
abattu leurs chevaux pour en faire une barricade. Vers la fin de la bataille,
ils avaient tué 39 chevaux. On a d’ailleurs un cimetière pour ces chevaux près
du monument.
Les indiens ont gagné cette bataille mais perdu
la guerre. En fait, ils ont tout perdu, ils se sont ramassés dans de toutes
petites réserves à la fin de ce conflit. Ils ont souffert de la faim et ont été
obligé de s’adapter au monde de vie des blancs. On a pris leurs enfants, tout
comme au Canada, pour les envoyer dans des écoles gérés par des religieux, et
on en connait les conséquences aujourd’hui.
En 2003, les indiens ont décidé de construire
leur propre monument sur le site. C’est un très beau monument. C’est un cercle
avec des ouvertures, et une vue sur l’obélisque des soldats américains. C’est
une porte qui les invite à venir rejoindre les guerriers indiens au paradis. Les
monuments indiens sont en granit rouge, tandis que ceux des 265 militaires
américains sont en granit blanc.
Sur ce site, on est en pays de serpents à
sonnettes. On a érigé sur le site, un autre grand et beau cimetière pour tout
soldat américain qui voudrait y être enterré. C’est un peu comme un petit
cimetière d’Arlington.
On croisera une petite van et roulotte bien
équipée. On entrera dans le Wyoming ou je verrai le VR de mes rêves, un beau
Prévost qui tire un Jeep Rubicon, le kit parfait. On s’est arrêté un peu plus
de bonne heure que d’habitude, juste avant 18h. Aujourd’hui, nous avons
complété le Montana, et avons parcouru une partie du Wyoming. Nous nous
arrêterons à Buffalo dans un KOA ou nous avions déjà campé en mai 2014.
Nous avons parcouru 345 km et il nous en reste
3,665
1 commentaire:
Vous avez l'art de résumer l'histoire.
Très bien dit.
Il manque les bisons qui sont "tombés" en bas des montagnes.
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