Lorsque
nous avons décidé de demeurer une journée de plus, les gardes m’ont changé de site
de camping, je suis parti du 104 au 103 qui est mon voisin sur le même site. Ce
sont 2 couples d’allemands qui sont arrivés il y a deux jours. Je dois sortir
du 104 et comme je ne veux pas perdre de temps, ma première option est d’espérer
que les voisins partiront de bonne heure et la seconde; laisser la caravane
dans le stationnement du village et la ramener ce soir.
A 5h30, je
suis debout et je jette un coup d’œil chez le voisin. L’allemand est déjà en
train de préparer le déjeuner. Ils partiront tôt. Comme je dois tasser la
caravane de 25 pieds, je m’attache et je vais aller vider les réservoirs et les
remplir. Il y a 6 baies de large pour faire la vidange, j’aurai la chance d’aider
mon voisin car il est un peu mélangé avec tous ces tuyaux. Il y a une des
épouses qui parle un peu anglais.
Finalement,
nous aurons changé de site et nous serons sur la route pour 8h30. Nous roulerons
300 km sur la Promenade des glaciers ponctués de quelques randonnées. Le soleil
ne sortira pas avant la fin de l’après-midi et encore très timidement. Mais ça
demeure quand même très beau.
Nous
visiterons le lodge du lac Bow, une belle construction des années 50, ou se
trouve le Great Hind Owl, (Deerus Rumpus), un hibou qu’on ne retrouve que dans
cette région. A 7,000 pieds, nous marcherons dans la neige. A cette altitude,
il neige à tous les mois de l’année. Nous croiserons un super de beau camion
des années 40 qui tire une caravane portée qui est montée sur des roues. Un concept
assez spécial.
On visitera
le nouveau centre d’information du Columbia Icefield. J’y suis allé il y a 50
ans exactement, le même weekend. Le nouveau centre d’information est 3 étages
de haut, avec hôtel. En 1965, on pouvait aller sur le glacier avec un petit snowmobile
de Bombardier. Pas plus de 50 personnes le faisaient par jour. Aujourd’hui, il
y a des autobus géants qui amènent des milliers de touristes quotidiennement.
Il y a 6 autobus en même temps sur le glacier. On a aménagé un stationnement
pour les bus.
On marchera
1 km pour se rendre jusqu’au glacier. En 1965, on n’avait pas à marcher, le
glacier finissait dans le stationnement. Mon cousin Daniel Fournier de Medicine
Hat, voulait savoir de quelle distance avait reculé le glacier dans la dernière
année, étant donné que ce fut la plus chaude année de l’histoire. La réponse
est qu’on ne mesure pas nécessairement par la longueur, car il y a aussi l’épaisseur
du glacier qui a beaucoup d’importance.
On sait que
dans les derniers 50 ans, le glacier a reculé de 1 km et que dans 100 ans au
rythme que la planète se réchauffe, il n’y aura plus de glacier. La gestion du
glacier me fait un peut penser au Parc du Grand Canyon, coté des autochtones ou
on a construit une grande galerie ou on peut marcher sur la vitre au-dessus du
glacier. On a construit un promontoire du même type ici.
J’en
conclus que ça beaucoup changé en 50 ans. J’ai fait le tour en 1965, sac à dos,
sur le pouce avec un budget de 35$, et de ce budget 15 dollars allaient pour 3
films de 36 poses de diapositives. J’ai pris le même nombre de photos aujourd’hui,
sans qu’il ne m’en coûte un sou. Par contre ça m’a couté au moins 35 dollars d’essence.
En 1965, il a fait beau toute la semaine et j’ai des photos parfaite de toutes
ces montagnes. Nous n’étions pas plus de 10 visiteurs sur le glacier. On n’arrête
pas le progrès et la commercialisation.
Il y a 50
ans, il n’y avait presque personne dans le parc, les animaux étaient partout.
On n’a pas vu un seul animal dans 4 jours. Avec 4,5 millions de visiteurs,
annuellement, c’est beaucoup de bus, de
VR et de voitures. Dans le futur, faudra
sortir des chemins battus si on aspire à la tranquillité.
Demain, on
reprend la route, il nous reste 22 jours pour se pointer le nez à la maison.
1 commentaire:
Malgré les nuages, les photos sont très belles! Les Allemands, ça se lèvent et partent toujours tôt!
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