lundi 1 juillet 2019

Voyage à Terre-Neuve-et-Labrador, Lundi 1 Juillet 2019, Jour 5, L'Isle-aux-Coudres, Québec


Tous les matins après déjeuner, Victoria et moi faisons la vaisselle. Ce matin nous quittons l’ile pour aller fêter la fête du Canada à Baie Saint-Paul. Il n’y a pas une longue attente pour le traversier. Mais, depuis l’accident du VR à Côte Sainte-Catherine. Je trouve les côtes de la ligne d’attente très abruptes.

La fête du Canada se célèbre sur la Place du Quai. C’est un très bel et vaste endroit sur le bord du fleuve. On y trouve Habitat 07, une maison écologique bâtie à partir de rebuts. On en profitera pour marcher sur le quai et la plage. Victo ira de nouveau jouer dans les roches et sur la plage boueuse. Elle s’égratignera encore un pied, mais ce sera mineur. Elle apprendra surement d’ici la fin du voyage ou elle aura les deux pieds dans le plâtre. Après la levée du drapeau et les discours du maire et des députés, on nous servira du gâteau.

Nous quitterons et prendrons la Route du Fleuve, pour aller à la plage de Saint Irénée, pour luncher. C’est une des plus belles plages de Charlevoix. A la fin de cette route, nous prendrons la Route des Montagnes pour se rendre au Musée de la drave à Saint Aimé des lacs.

Nous sommes chanceux, nous sommes les seuls visiteurs avec le dernier des draveurs M Robert Gaudreault, qui arrive à 80 ans. C’est un monsieur très énergique, qui ne fait pas son âge et qui à le feu sacré. Il a monté ce musée à la fermeture de la compagnie de bois en achetant avec son argent personnel, tous les équipements en rapport avec la drave. C’est une affaire de cœur. Il est super intéressant, un des meilleurs conteurs que j’ai croisé dans mes voyages.

Son musée n’est pas annoncé dans les centres d’informations touristiques, car il ne paie pas de frais d’adhésion. J’ai noté son adresse, il y a 2 ans lorsque Yves Boisvert a couvert le G7 et a fait un superbe article sur M Gaudreault. Lisez cet article, c’est du vrai bonheur.

C’est incroyable tout ce qu’il a dans ce petit musée, en plus il possède deux autres entrepôts. Ils ont 200 scies à chaine, plusieurs gaffes, de beaux spécimens de 18 pieds. Il balaie son musée tous les jours avec des balais qu’il se fabrique à partir de branches de cèdre. Ça fonctionne super bien. Dorénavant je regarderai la haie de cèdre du voisin d’un œil bien différent.

Il possède une collection de marteaux marqueur de bois. Ce qui m’a fait penser à mon ami Réal Migneault, qui était marqueur de bois dans son tout premier emploi. Réal approche les 80 ans. Il y a des collections de pipes, de fanals, et même la machine à faire des hosties de Monseigneur Félix-Antoine Savard, l’auteur de Menaud maitre draveur.  Il y a un mannequin de Menaud maitre draveur, ces draveurs étaient de grands et forts bonhommes. M Gaudreault était l’exception, il est petit mais très nerré.  La collection compte 32 Ski Doo, dont un très beau modèle 1959, avec des skis en bois. Il y a aussi deux beaux snowmobiles en parfait état.

Il y a quelques années, j’ai grimpé l’Acropole des draveurs dans le Parc National des Hautes-Gorges de-la-Rivière-Malbaie, je n’ai jamais compris le nom de cette piste abrupte, probablement la plus difficile des 75 marches que j’ai fait au Québec. C’était le terrain d’entrainement des draveurs. Au début, les contremaitres les envoyaient grimper cette montagne pour les garder en forme. Ils leur donnaient un certain temps pour le faire. Mais comme les gars n’étaient pas bêtes, ils divisaient le temps en deux et arrêtaient de grimper et revenaient pour réaliser leur objectif. Les contremaitres étaient par contre plus intelligents, et éventuellement,  demandaient à un draveur d’aller porter une pipe sur le sommet et le lendemain à un autre d’aller chercher la pipe.

C’était un métier dangereux, surtout fait par des célibataires, plusieurs se sont noyés, car ces gens ne savaient pas nager. La période de la drave durait d’avril à novembre, et ils devaient transporter tout leur camp à mesure que le bois descendait la rivière, la tente avait 40 pieds de longueur et le poêle pesait 600 livres, il avait 4 poignées, par être porté par 4 draveurs.

Finalement nous avons roulé sur 143 km, pris 2 traversiers dans une des plus scénique région du Québec. Le mot de Victoria : Le gâteau était très bon. On finira la journée avec un petit cours de français avec Victoria et une partie de Skip-Bo. Demain on attaque l’algèbre. Une superbe journée, bien remplie, du pur bonheur.

Nous avons passé 1,5 heures, tout seul, avec lui, du pur plaisir.

































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