Tous les matins
après déjeuner, Victoria et moi faisons la vaisselle. Ce matin nous quittons l’ile
pour aller fêter la fête du Canada à Baie Saint-Paul. Il n’y a pas une longue
attente pour le traversier. Mais, depuis l’accident du VR à Côte
Sainte-Catherine. Je trouve les côtes de la ligne d’attente très abruptes.
La fête du
Canada se célèbre sur la Place du Quai. C’est un très bel et vaste endroit sur
le bord du fleuve. On y trouve Habitat 07, une maison écologique bâtie à partir
de rebuts. On en profitera pour marcher sur le quai et la plage. Victo ira de
nouveau jouer dans les roches et sur la plage boueuse. Elle s’égratignera
encore un pied, mais ce sera mineur. Elle apprendra surement d’ici la fin du voyage
ou elle aura les deux pieds dans le plâtre. Après la levée du drapeau et les
discours du maire et des députés, on nous servira du gâteau.
Nous
quitterons et prendrons la Route du Fleuve, pour aller à la plage de Saint
Irénée, pour luncher. C’est une des plus belles plages de Charlevoix. A la fin
de cette route, nous prendrons la Route des Montagnes pour se rendre au Musée
de la drave à Saint Aimé des lacs.
Nous sommes
chanceux, nous sommes les seuls visiteurs avec le dernier des draveurs M Robert
Gaudreault, qui arrive à 80 ans. C’est un monsieur très énergique, qui ne fait
pas son âge et qui à le feu sacré. Il a monté ce musée à la fermeture de la
compagnie de bois en achetant avec son argent personnel, tous les équipements
en rapport avec la drave. C’est une affaire de cœur. Il est super intéressant,
un des meilleurs conteurs que j’ai croisé dans mes voyages.
Son musée n’est
pas annoncé dans les centres d’informations touristiques, car il ne paie pas de
frais d’adhésion. J’ai noté son adresse, il y a 2 ans lorsque Yves Boisvert a
couvert le G7 et a fait un superbe article sur M Gaudreault. Lisez cet article,
c’est du vrai bonheur.
C’est
incroyable tout ce qu’il a dans ce petit musée, en plus il possède deux autres
entrepôts. Ils ont 200 scies à chaine, plusieurs gaffes, de beaux spécimens de
18 pieds. Il balaie son musée tous les jours avec des balais qu’il se fabrique
à partir de branches de cèdre. Ça fonctionne super bien. Dorénavant je
regarderai la haie de cèdre du voisin d’un œil bien différent.
Il possède
une collection de marteaux marqueur de bois. Ce qui m’a fait penser à mon ami Réal
Migneault, qui était marqueur de bois dans son tout premier emploi. Réal approche
les 80 ans. Il y a des collections de pipes, de fanals, et même la machine à
faire des hosties de Monseigneur Félix-Antoine Savard, l’auteur de Menaud
maitre draveur. Il y a un mannequin de
Menaud maitre draveur, ces draveurs étaient de grands et forts bonhommes. M
Gaudreault était l’exception, il est petit mais très nerré. La collection compte 32 Ski Doo, dont un très
beau modèle 1959, avec des skis en bois. Il y a aussi deux beaux snowmobiles en
parfait état.
Il y a
quelques années, j’ai grimpé l’Acropole des draveurs dans le Parc National des
Hautes-Gorges de-la-Rivière-Malbaie, je n’ai jamais compris le nom de cette
piste abrupte, probablement la plus difficile des 75 marches que j’ai fait au
Québec. C’était le terrain d’entrainement des draveurs. Au début, les
contremaitres les envoyaient grimper cette montagne pour les garder en forme. Ils
leur donnaient un certain temps pour le faire. Mais comme les gars n’étaient
pas bêtes, ils divisaient le temps en deux et arrêtaient de grimper et
revenaient pour réaliser leur objectif. Les contremaitres étaient par contre
plus intelligents, et éventuellement, demandaient à un draveur d’aller porter une
pipe sur le sommet et le lendemain à un autre d’aller chercher la pipe.
C’était un
métier dangereux, surtout fait par des célibataires, plusieurs se sont noyés,
car ces gens ne savaient pas nager. La période de la drave durait d’avril à
novembre, et ils devaient transporter tout leur camp à mesure que le bois
descendait la rivière, la tente avait 40 pieds de longueur et le poêle pesait
600 livres, il avait 4 poignées, par être porté par 4 draveurs.
Finalement
nous avons roulé sur 143 km, pris 2 traversiers dans une des plus scénique
région du Québec. Le mot de Victoria : Le gâteau était très bon. On finira
la journée avec un petit cours de français avec Victoria et une partie de
Skip-Bo. Demain on attaque l’algèbre. Une superbe journée, bien remplie, du pur
bonheur.
Nous avons
passé 1,5 heures, tout seul, avec lui, du pur plaisir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire