Nous sommes
sur la route pour 9h, nous aurons à parcourir environ 250 km pour se rendre à
Mazatlan. La route est belle, pas trop de trafic car c’est dimanche, mais les chauffeurs
mexicains sont aussi agressifs le dimanche que durant le reste de la semaine. Ce
sera long car nous traversons une partie de Culiacan, et on fera finalement 100
kms dans les deux premières heures.
Lorsqu’on s’arrête
pour diner, nous verrons probablement la plus vieille moto bricolée du Mexique.
Un monsieur handicapé s’en sert pour se véhiculer. La route est un peu
montagneuse et à un barrage de la police fédérale, on verra une voiture se
faire fouiller de fond en comble.
Mazatlan
est une grosse ville, 438,000 habitants. Plein de nouveaux hôtels. C’est la
destination finale de beaucoup de campeurs venus du nord. C’est aussi là que se
tient le troisième plus grand carnaval au monde, après Rio de Janeiro et
Nouvelle Orléans.
Le camping
qu’on a choisi est fermé, c’est surprenant car j’ai appelé deux fois aujourd’hui
pour réserver et la ligne téléphonique fonctionnait toujours. Le message disait
de rappeler plus tard. Roger et Jean-Guy, s’était stationné dans une rue
parallèle au camping, réalisant que c’était fermé, ils m’ont signifié de rester
sur la rue principale. Après être sorti de cette impasse, pas facile de reculer
dans le gros trafic, nous avons dû continuer vers le centre-ville pour trouver
un rond-point qui nous permettrait de revenir sur nos pas.
C’est sur
ce trajet que les roues de la caravane de Jean-Guy sont passés sur un trottoir.
Un policier l’a arrêté. On s’est tous arrêté et je suis allé aider Jean-Guy.
Naturellement, le policier ne parlait pas anglais. Il voulait lui donner une
contravention et l’amener au poste pour la payer. C’est là que tout mon espagnol a servi. On a
discuté un bon bout de temps, expliquant que ce n’est pas facile de conduire
nos grosses unités dans le centre-ville, que Jean-Guy était un super de bon
gars et qu’il était un Amigo de Mexico. Que nous étions canadiens et que nous
avions un problème en commun avec le Senor Trump. Mettre Trump dans la conversation
ça aide beaucoup car tout le monde le déteste au Mexique.
Avec le
temps, on a réussi à le déstabiliser, pour lui poser la question à 1 million de
pesos. Qu’est-ce qu’on peut faire pour régler la situation? Il nous a répondu, j’oublie
tout et payez-moi et mon collègue un café. Avec son pad de billets de
contravention, accoté dans le cadre de la vitre de la porte du camion, Jean-Guy
lui a subtilement passé un billet de 50 pesos. Je lui ai demandé une photo
souvenir de notre rencontre et nous sommes repartis.
C’est
probablement la plus petite somme utilisée pour soudoyer un policier Mexicain.
Notre règle c’est de ne jamais payer un policier directement, mais à 3,50 $ canadien,
on ne s’accrochera pas dans les fleurs du tapis. Au camping, c’est plein mais
on nous accommodera pour la nuit et on verra demain comment on peut nous
organiser.
On a fait
notre 5 à 7 sous les palmiers et nous sommes allé souper dans un resto près du
camping. Au resto c’était comme être aux Etats-Unis, tout est américain et on
pouvait commander un full rack of ribs pour 8$ canadien. Une longue journée, beaucoup
d’émotions, on est sorti de notre zone de confort à quelques occasions. Maintenant, on souhaite seulement de ne pas
passer pour des cheaps, suite au montant donné au policier.
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