Sur le
camping, il y a un couple de Suisses qui parcourent l’Amérique du Nord. Ce sont
de grands voyageurs. Ils ont fait la Route de la Soie, une longue expédition de
l’Europe vers la Chine. C’est la première qu’on rencontre quelqu’un qui a fait
cela.
Nous partons
de bonne heure 7h, pour la Reserva de la Biosfera Mariposa Monarca, Sierra
Chincua. (Réserve des papillons monarques). Nous sommes les premiers clients,
avec une équipe de l’Universidad Nacional Autonoma de Mexico, une docteuresse
en science de la nature avec ses étudiants, nous prendra sous son aile. Cette
dame étudie les papillons depuis plus de 20 ans. A toutes les deux semaines,
ils viennent faire une inspection des différents groupes de papillons. Elle
parle bien anglais et nous donnera le cours Monarque 101.
Nous avons
une a deux heures de marche en terrain montagneux pour arriver sur un site de
monarques. Les papillons se déplacent au gré de la température et de la saison.
Il y a deux choix, on y va à pied ou a cheval. Nous sommes à 9,000 pieds d’altitude
et on manque d’air. Grimper dans la montagne demande beaucoup d’efforts. Cela
fait longtemps que nous n’avons pas autant pompés.
Les filles
prendront les chevaux. Même à cheval, il faut marcher le dernier bout. Sur le
retour, elles marcheront. Il semble que les chevaux ne sont pas aussi
confortables que ça. Lorsqu’on arrive sur les sites d’observation, nous
apercevons de grosses grappes de couleur orange sur les grands sapins.
Notre guide Judy est une jeune fille de 13
ans. Il semble qu’aujourd’hui, elle a décidé de faire l’école buissonnière. Tout est réglementé, on doit garder le silence,
pas de nourriture ou breuvage sur le site, interdiction de ramasser des
papillons morts ou vivants. En principe, on ne doit pas demeurer sur site plus
de 18 minutes, pour accommoder le plus grand nombre de visiteurs. Mais comme nous
sommes les premiers, nous resterons beaucoup plus longtemps.
A mesure
que le soleil réchauffe les arbres, les papillons se mettent à voler, en
principe, ils doivent descendre au sol. Mais comme, il ne fera pas assez chaud,
ils ne descendront pas. La migration de ces papillons est une des plus
complexes du monde animal. Ce n’est que dans les années 70, qu’un zoologiste
canadien a découvert ou les monarques passaient l’hiver.
On parle
ici de 140 millions de papillons qui partent du Canada et de la région des
grands lacs aux États unis au début de l’automne pour se rendre dans ces forêts
du Mexique, passer l’hiver. Le voyage dure 1 mois, la distance parcourue est d’environ
5,000 kilomètres. Les papillons peuvent parcourir jusqu’à 300 kilomètres par
jour.
Ceux qui
partent du Canada sont une génération spéciale, ce sont des papillons qui
vivront 9 mois. Ils font tout le trajet. Ils passent l’hiver au Mexique. Au
printemps, ils s’accouplent, les males meurent et les femelles feront le voyage
du retour. Une femelle peut pondre jusqu’à 500 œufs. Le retour s’avère plus
difficile, ça prendra de 3 à 5 générations pour revenir au Canada. C’est dû au
fait que le climat est plus froid sur le retour, qu’il n’y a pas toujours assez
de nourriture etc. C’est une peu comme nous, le retour est plus difficile.
Donc aucun
des papillons qui retournent au Canada ne reviendront au Mexique. C’est une
nouvelle génération de papillons qui vivront 9 mois qui prendront le départ en
automne. Sur le retour, nous croisons tout un groupe de visiteurs, arrivés en
autobus, qui descendent à cheval. Il y a 100 chevaux de disponibles tous les
jours.
Nous visiterons
les boutiques d’artisanat, Jean-Guy et moi achèteront le Tshirt. Nous dinerons
sur le site et de retour au camping, on ne se fera pas prier pour faire une
petite sieste. La journée a été très difficile, la longueur et l’intensité de
la marche à une altitude de 9,000 pieds a demandé beaucoup d’énergie.
Ce fut une
très belle expérience. Nous aurions aimés les voir de plus près, mais on ne contrôle
pas la nature. De retour au Canada, à chaque fois qu’on verra un papillon
monarque, on réalisera la complexité de leur vie.
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