Aujourd’hui,
nous visitons Guanajuato, capitale de l’état du même nom. Fondée en 1548, c’est
l’une des plus belles villes et une des mieux préservées du Mexique colonial.
Son nom signifie : lieu de grenouille. Sa population est de 171,709 habitants.
C’est une
ville complexe à visiter car elle est coincée entre deux montagnes. Nous optons
pour une visite privée, une mini van, un guide qui malheureusement, ne parle qu’espagnol,
et moi qui sera le traducteur. La visite
devrait durer entre 3 et 4 heures. C’est l’avantage d’être un groupe de cinq,
cette visite privée nous coutera environ 20 $ canadiens par personne.
Plusieurs
rues qui traversent la ville sont dans des tunnels. On a creusé les lits de
rivières, installé des tuyaux pour contrôler l’eau et construit des routes sur
le lit de rivière. C’est assez flyé comme infrastructure. Il y a même des
trottoirs pour les piétons dans ces tunnels. Ils servent aussi de terrains de
stationnement.
Tout autour
de la ville, dans les hauteurs, il y a une route panoramique qui mène aux
mines. Les maisons sont bâties à flanc de montagne, le toit d’une maison
devient le solage pour celle au-dessus. Première visite, le monument à El Pipila,
c’est le mineur qui a mis le feu aux portes de l’Alhondiga de granadistas, un
magasin de grains; la première victoire des rebelles dans la Révolution du Mexique.
El Pipila,
s’est attaché une grosse pierre sur le dos. Il s’est ensuite approché de la
forteresse. Les soldats lui ont tiré dessus, les balles ont ricochées sur le bloc
de pierre. Il s’est rendu aux portes de bois, et y a mis le feu, permettant
ainsi aux 20,000 rebelles de massacrer les 300 soldats et fonctionnaires à l’intérieur.
C’est un
quartier huppé ou on trouve de belles demeures, en particulier une belle
victorienne. Entre les maisons, on trouve d’étroits trottoirs qui montent dans
la montagne. Il y a aussi de supers hôtels, dont le Castillo Santa Cecilia, un
superbe château de pierre. Nous nous rendons au Templo San Cayetano, le patron
des mineurs. L’église y a été bâtie par le propriétaire de la mine. En partie
pour gagner son ciel. Une très belle
église avec beaucoup d’or, sortie de la mine par des esclaves indiens.
Nous
descendons dans la mine Valenciana. Cette mine ouverte en 1558, a produit
pendant 250 ans, 20% de la production mondiale d’argent. Au début de l’exploitation,
les pierres étaient cassées au marteau et sorties par les esclaves indiens.
Descendre dans la mine n’a pas été de tout repos, un cable d’acier comme rampe,
et des escaliers vieux de presque 500 ans. On peut y voir des veines d’argent.
Après l’enfer
de la mine, nous irons au Musée du purgatoire et de la Sainte Inquisition. Un
musée de l’horreur, on y trouve une belle sélection d’objets de torture
utilisés lors de l’inquisition. On ne manquait pas d’imagination à cette époque
pour torturer ses semblables. On y trouve le modèle antique de la ceinture de
chasteté, et de beaux et efficaces instruments de torture. Un beau fauteuil
clouté; un cable pour attacher les poignets derrière le dos pour disloquer les
épaules; un triangle pointu, sur lequel on assoyait les homosexuels. Mais le
plus intéressant, c’est cette armoire dans laquelle on enfermait une femme pour
vérifier son infidélité. Dans les portes, il y a des clous qui transpercent le
corps, mais pas dans les organes vitaux. La femme demeurait 48 heures dans
cette boite, si elle survivait, c’est qu’elle était fidèle. Et finalement, il y
a ce cône clouté qu’on enfonçait dans l’anus des gens.
Les
cellules étaient si petites qu’on devait rester debout. Pour se remonter le
moral, on passera au Musée de la momie. Ici, quand le cimetière est plein, on
déterre les morts de plus de 5 ans pour faire de la place. Si le corps exhumé
est momifié, il devient un héritage culturel de la ville et il est utilisé
comme tel dans le musée. On trouve même une mère et son fœtus momifiés et
finalement de futurs candidats.
Il y a
aussi de belles choses à voir dans Guanajuato. La place centrale est superbe,
avec de beaux restaurants, un magnifique parc et une belle foule. On s’arrête
diner, ici, on vend la bière au sceau, 6 bouteilles pour 12$ et de plus la
nourriture est excellente.
On planifiait
visiter le Teatro Juarez, mais il était fermé pour la pause de l’après-midi. On
se rendra donc à la Basilica Nuestra Senora de Guanajuato, ou on trouve la
Statue de la Madone, offerte à la ville par Felipe II en 1557 en reconnaissance
de tout l’or et l’argent envoyé en Espagne. C’est une statue de bois datant du
7 ième siècle, qui avait été cachée dans une grotte en Espagne pendant 800 ans
pour la protéger des Maures. C’est la plus vieille pièce d’art chrétien au Mexique.
Elle est montée sur une base d’argent pur.
L’université,
fondée en 1732 par les Jésuites est imposante avec ses longs escaliers et façade
blanche. On se fera prendre par la pluie, juste de grosses gouttes, un gros
nuage perdu. On quitte la ville sans avoir réellement visité tout ce qu’on
avait planifié. Notre programme quotidien est toujours plus grand que notre
capacité et temps disponible. Nous aurions pu facilement passer une semaine
ici. A mettre dans notre bucket list pour le futur.
Sur le
retour, on s’arrête dans une belle boutique d’artisanat ou on fabrique entre-autre
de beaux vélo en bois pour 75$ canadiens.
Une très
belle, longue et parfaite journée dans une des plus belles villes du Mexique.
Un endroit ou on devrait passer plusieurs jours à explorer, flâner et apprécier
la qualité de vie. Juste avant d’arriver
au camping. Le GPS de Jean-Guy se dérègle et nous organise une belle petite
randonnée dans la campagne mexicaine.
Roger Lange
qui est resté garder le fort, a ramassé le lavage. C’est l’endroit, ou cela
nous a couté le plus cher pour faire laver notre linge. A retenir, il ne faut
pas utiliser les services de buanderie d’un hôtel. C’est plus cher et on charge
les taxes. De plus, catastrophe, tout est mélangé, un beau casse-tête pour les
filles.
Ce qui
prouve que rien n’est parfait dans la vie. Demain grand départ pour le Texas,
qu’on devrait atteindre dans 3 jours.
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