A 8h15,
nous sommes à la buanderie, pendant que Claudette fait le lavage, je retourne à
la caravane payer la carte de crédit et les autres comptes de la maison. On
oublie vite qu’on a une maison. Mais mieux vaut payer ses taxes, assurances,
électricité, Netflix etc. sans quoi, on pourrait avoir de petites surprises au
retour. Le lavage nous coute environ 20$.
On prépare
aussi le recyclage et les vidanges. Au Yukon, on paie un dépôt de 25 cents pour
la consigne d’une bouteille de vin et 10 cents pour l’environnement. Sur le
camping, c’est bien organisé et il faut tout séparer.
On ira
faire une petite marche au Miles Canyon, j’ai sorti mon sac à dos avec une clochette
et ma bonbonne de poivre contre les ours. Il vaut mieux être préparé juste au
cas ou. Les premiers obstacles majeurs pour les chercheurs d’or c’était la
traversée des rapides de Miles Canyon. Aujourd’hui, la ville a bâti un barrage
et on ne voit plus les rapides. Mais on peut imaginer en regardant le canyon
que ca pouvait brasser. Un entrepreneur avait
construit un petit tramway qui roulait sur des troncs d’arbre pour
contourner les rapides. Il chargeait à la livre et transportait aussi les
petites embarcations. On peut voir un exemple au Musée du Transport du Yukon.
Le 29 mai
1898, les glaces ont calées sur le Lac Bennett à la sortie de Whitehorse. En 24
heures plus de 7,000 embarcations de toutes sortes avec à bord 10,000
chercheurs d’or, ont abandonné la ville de tentes, qu’était Whitehorse. C’est
de là que vient le terme Ruée vers l’or. La Police Montée demandait que chaque
embarcation et ses passagers s’enrégistre. Si les chercheurs d’or ne passaient
pas un certain point de vérification dans un temps raisonnable, on partait à
leur recherche. Ici sur tous les plans d’eau, il y a un avion à chaque quai,
chez nous ce sont des bateaux. Ca illustre bien la grandeur de ce coin de pays.
Le bureau
de tourisme du Yukon remet des passeports aux visiteurs, qui doivent les faire
estampiller dans certains endroits touristiques. Cela permet de participer à un
concours, pour gagner 2 onces d’or. J’avais oublié mon passeport hier, donc je
repasse aux endroits visités hier pour le faire estampiller. On en profite pour
faire le plein et on part visiter la Vieilles Église en bois rond. Elle a été
construite en 1900 et a servie jusqu’en 1960. Elle servait aussi d’école pour
les enfants autochtones et de centre communautaire pour les habitants de la
ville.
Elle est
surtout célèbre à cause de son évêque, qui parcourait tout le grand nord pour
visiter les différentes communautés autochtones. L’évêque s’est perdu à un
moment donné et a dû manger ses bottes pour survivre. A son dire, les talons sont
meilleurs que le reste. On croisera la murale sur le QG de la Gendarmerie
Royale, une très belles murale.
Il me reste
2 musées à visiter, Claudette préfère retourner à la caravane pour profiter du
soleil et lire. Il fait beau, près de 25 degrés Celsius. Le Centre d’interprétation
Béringie est un très beau musée. On y présente le Yukon, d’il y a 10,000 à la
fin de la période de glaciation. En ce temps-là, tout le Canada était sous les
glaces. Au Yukon, l’épaisseur de la glace était d’environ 2 kms. Avec toute
cette glace, le niveau de la mer était de 125 pieds plus bas qu’aujourd’hui. Comme
l’eau était basse, on pouvait traverser le Détroit de Béring sur la terre. En
fondant les glaces ont couvert cette langue de terre. Donc les populations
nomades ont traversé en Amérique avant que ca devienne un détroit. On trouvait
au Yukon des plaines avec des animaux tels que le mammouth, des ours géants et
même des castors géants, de la grosseur des ours d’aujourd’hui. Les premiers
habitants demeuraient dans des cavernes. Les ours géants n’étaient pas de bons
chasseurs, mais ils pouvaient sentir une proie de très loin. Ils se servaient
de leur taille pour éloigner par exemple les loups qui venaient de tuer une
proie et la leur voler. Un superbe musée avec des montages extraordinaires. Au
Yukon, les mineurs ont trouvé de l’or mais aussi beaucoup d’ossements et des
animaux préhistoriques presque complets.
Le dernier
musée que je visiterai à Whitehorse sera le Musée du Transport du Yukon On y
parle de la rué vers l’or, de la construction de la route de l’Alaska; mais ce
qui m’intéresse c’est le coté aviation.
Il y a un DC3 à l’entrée du musée qui a volé 32,000 heures. C’est un type d’avion qui vole encore aujourd’hui.
Il a débuté sa carrière en 1935, et est reconnu comme probablement le meilleur
avion de tous les temps. Un autre avion
célèbre c’est le Queen of the Yukon, la petite sœur du Spirit of Saint Louis, l’avion
avec lequel Lindbergh a traversé l’Atlantique.
Mais ce que
peu de personnes connaissent, c’est que
si la Russie a gagné la guerre sur le front de l’est contre l’Allemagne, c’est
grâce au soutien des États-Unis. Durant la seconde guerre mondiale, les
américains ont prêté/loué aux Russes pour 11 milliards de dollars d’équipement
militaire, dont 15,000 avions. De ce nombre 7926 ont traversé par le nord du
Canada. La route Alsib (Alaska-Sibérie) a été possible grâce aux différentes
pistes d’atterrissages que le gouvernement canadien avait construites à partir
de 1935. On cherchait même à ce moment une facon de rejoindre l’Asie. Donc il y
avait des pistes à Grande Prairie, Fort St-John, Fort Nelson, Watson Lake et
Whitehorse; toutes des destinations qu’on a traversées. Si je compare, les
avions faisaient à peu près le même millage au gallon que mon camion, juste un
peu plus vite. Ces pistes ont aussi servi durant la construction de la route de
l’Alaska. Des 8,056 avions qui ont sorties des usines, et qui devaient être
livrées en Russie, 74 se sont écrasées aux États-Unis, 48 au Canada et 42 en
Sibérie. C’était considéré comme une excellente performance dans le temps. Les
autres facons de livrer les avions étaient par bateaux dans l’Atlantique Nord
avec les sous-marins allemands ou par l’Afrique, ou on rencontrait des tempêtes
de sable ce qui endommageaient souvent les avions.
Le gros
véhicule orange avec des roues de 12 pieds, c’est un train routier qui servait
sur la DEW Line, une ligne de radar dans le grand nord, durant les années 60.
Ca pouvait passer partout. On a fait le tour de ce qui nous intéressait à
Whitehorse. J’ai lubrifié et testé l’attache de la caravane et ca fonctionne à
merveille. On est prêt à reprendre la route. Je n’ai pas lavé le camion car
dans 2 jours on sera de retour sur la gravelle. Au camping des nouveaux arrivants,
parlent de feux de forêts dans le nord de l’Alaska et de routes fermées. Comme
ce genre de situation évolue quotidiennement, je suivrai mon plan et on
traversera ces ponts quand on y arrivera. On quitte demain pour Dawson City.
1 commentaire:
Suggestion de lecture si ce n'est pas déjà fait: Alaska de James Mitchener.
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