Nous avons
de très belles journées de ce temps-ci. Du soleil mur à mur, des températures
de 20 degrés Celsius pendant la journée avec une petit brise rafraichissante
mais les nuits sont froides. La fournaise fonctionne plusieurs fois durant la
nuit. C’est toujours agréable de de
déjeuner le matin de de regarder la belle mer bleue à l’horizon, et ses
quelques bateaux de pêche.
On quitte
pour Plaisance/Placentia, le fort Royal du temps des français et Castle hill
pour les anglais. Le chemin qui menait à St. Mary’s est très étroit, et 13 km
de long. Tu ne peux pas rencontrer sécuritairement, en y allant j’ai dû m’arrêter
3 fois pour laisser passer des voitures. J’espère ne pas rencontrer de
motorisés sur le retour. Et comme il est de bonne heure, on ne rencontre
personne.
Les hivers
sont longs par ici. Un résident a pris le temps de se fabriquer toute une
armada. Le lieu historique National de Castle Hill est situé dans Placentia,
sur une montagne, à l’entrée du port, au-dessus de la ville. Un site parfait,
beaucoup de poisson, une belle plage en pierre pour le faire sécher, une entrée
du port très étroite et une position du fort très élevée d’où on contrôle tout.
Il y avait
beaucoup de morue dans le coin, un pêcheur prenait 300 morues par jour, une à
la fois. Avec une ligne (jig) Il fallait les nettoyer, la technique était d’entrer
dans un bail, qui supportait le travailleur tout en le protégeant de la saleté.
En 1713,
avec le Traité d’Utrecht, la France perd Plaisance, les colons déménagent à
Louisbourg en Nouvelle Écosse et les anglais renomment l’endroit Placentia. Le
fort sera occupé par les français pendant 51 ans et par les britanniques 98
ans. Le fort n’a jamais été pris, c’est en le marchant qu’on réalise qu’il est
haut, bien construit, tous les angles sont couverts et à un certain moment les
français avaient 70 canons.
Le prince
William Henry, futur roi d’Angleterre, joint la marine à l’âge de 13 ans, et est
capitaine à 21 ans lorsqu’il visite Placentia. Il participera financièrement au
développement de la ville. C’est aussi l’oncle de la future reine Victoria, qui
le remplacera.
Vers la fin
de 1696 et début de 1697, c’est de Plaisance que part Pierre Le Moyne d’Iberville
pour une de ses plus brillantes campagnes. En 4 mois, il détruit 36 villages
sur 37, incluant St. John’s, s’empare de 500 bateaux de pêche, fait 700
prisonniers et ramasse 200,000 quintaux de morue. Un quintal c’est 100 kg de
morue. Empilé 5 pieds de haut. S’il n’était pas parti faire la guerre dans la
Baie d’Hudson, il aurait vidé Terre-Neuve des anglais. A ce moment Plaisance
était la capitale française de Terre-Neuve.
La vue est
superbe sur la baie et le village de Placentia. Il y a plusieurs annexes au
fort à différentes hauteurs, dont un sur le plus somment, la ville y a d’ailleurs
installé son château d’eau. C’est en marchant le fort qu’on réalise qu’on ne
voudrait pas l’attaquer, tous les angles sont couverts et à cette époque, il n’y
avait pas d’arbre. C’était surement très impressionnant à regarder surtout de
la baie. Nous camperons au camping d’Argentia voisin du point d’embarquement du
traversier. Demain, nous embarquons pour la Nouvelle-Écosse.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire